Everest, ma fierté...
La fierté n'est pas quelque chose qu'on exprime ou alors très rarement. En quoi est-ce si dérangeant d'exprimer haut et fort sa fierté ? Ne dit-on pas Fierté mal placée ?
« Everest »
Quand j’ai donné ce nom à ce projet, je savais que ce serait une aventure mais je n’avais vraiment pas idée à quel point !! Parfois il est bon de ne pas savoir ce qui nous attend… Si j’avais eu une idée plus précise de ce dans quoi je mettais les pieds, il y a fort à parier que je ne me serais pas lancée dans une telle aventure… et j’aurais eu tort !
Quelle sensation de victoire quand on atteint son but ! De victoire, de plaisir mais aussi cette sensation unique d’avoir tellement appris et d’en sortir grandie. Alors certains diront peut-être « Ok, elle a fait un gilet ; quelle affaire ! ». Mais pour moi, ce gilet, c’est beaucoup plus !
Il m’aura fallu 1 an ½ pour le finaliser. 18 longs mois pour :
Filer 1 kg de fibres en vrai 3 brins (filage de psychopathe dans lequel tu te lances uniquement si tu ne sais pas ce qui t’attend précisément)
Attaquer le tricot et choisir de suivre la version anglaise bien plus compréhensible que la version française (qui soit dit en passant contient des erreurs qui ne sont pas sur la VO)
Tricoter une tonne de torsades (et même pas un rang de « repos »)
Tricoter ¾ de gilet… pour t’apercevoir qu’il est beaucoup trop grand
Détricoter intégralement
Retricoter le gilet… et t’apercevoir que tu vas manquer de fils (OMG !!!)
Recommander de la fibre et te remettre derrière le rouet avec une saleté de sciatalgie qui te pourrit la vie !
Changer de rouet pour le rouet électrique (ou comment faire la niaque à ta sciatique !) même si tu sais que le fil obtenu sera un peu différent et croiser les doigts pour que ça ne se voit pas…
Recommencer à filer car les 2 premiers fils sont beaucoup trop gros… pour enfin arriver à ce que tu veux (heureusement car pour un peu j’aurais dû recommander de la fibre pour la 3e fois…
Prier très très fort pour avoir assez de fil et serrer les fesses jusqu’au bout… pour enfin souffler de soulagement
Monter le gilet et ce n’était pas une petite épreuve ! Je déteste coudre un tricot !! Ca peut complètement gâcher un tricot. J’ai vu tellement de choses très bien tricotées mais tellement mal montées…
Commander et coudre les boutons
Faire les photos
Mais quelle fierté ! J’y suis arrivée ! J’ai tenu bon et j’ai réussi !
Il était prévu pour fin août (pour l’anniversaire de mon Pôpa…) puis pour Noel (vilaine sciatique et vilain dos !!!). Mais vu la vague de froid qui arrive, vous me direz qu’il est terminé juste au bon moment ?! Et ben non. Parce que l’envoyer par la poste, vu toutes les mésaventures que j’ai eu (et mon colis que je devais recevoir hier et qui n’a pas été livré vu que le facteur n’est pas passé... si si j’en suis sûre ! J’ai monté la garde !), je passe mon tour. Si mon colis n’arrivait pas, je crois que je ferai un malheur !!! Alors, je vais garder mon trésor jusqu’à fin mars et le remettrai en mains propres. Il n’est pas dit que je ne l’enfile pas pour qu’il ne se sente pas délaissé (oh la bonne excuse !)… tellement ce gilet est un chauffage central !
Si vous voulez voir les premières étapes de ce gilet, vous pouvez retrouver la fibre et le filage ICI.
POINTS TECHNIQUES
Fibres commandées chez World of wool (100 % mérinos en mélange sur mesure) - le gilet fait approximativement 1200 g
Modèle de Jared Flood : Timberline (disponible sur Ravelry)
Tricoté en 3,25 et 3,5 pour les côtes du corps et des poignets, 3,75 et 4 pour le corps et le col châle
aucune modif par rapport au modèle
Montage en 3 morceaux (corps en 1 pièce et 2 manches) en bottom-up + Coutures d'assemblage
MON AVIS SUR LE MODÈLE
Patron bourré de techniques toutes plus intéressantes les unes que les autres et le motifs se retient assez vite ;D > Bref, j'ai adoré
J'ai préféré la version originale en anglais que je trouve (personnellement) plus facile à comprendre que la version française
Alors est-ce le fait d’avoir surmonté toutes ces « embuches » ou l’idée d’avoir tout fait de A à Z, mais j’avoue être très fière de ce gilet qui gardera toujours une saveur très particulière.
Ca me donnerait presque l’envie de recommencer…